Jeudi 23 mai s’est déroulée à Jaxtou (Pyrénées-Atlantiques) la première de 8 rencontres sportives associatives olympiques Usep, fruits d’une formation départementale organisée avant Noël en appui de la dynamique 2024. Récit.
Le principe de la rencontre sportive associative (RSA en jargon Usep) est d’impliquer le plus possible les enfants dans son organisation, et de les laisser ensuite animer les ateliers sportifs en autonomie. Aussi les enseignants hésitent-ils parfois à s’engager dans cette « aventure pédagogique » où, une fois les consignes délivrées en amont, ils se muent en simples observateurs.
« C’est pour aider à lever ces hésitations que nous avons programmé fin décembre une formation de 6 heures, inscrite au plan départemental et donc reconnue par l’Éducation nationale dans le cadre des animations pédagogiques. C’était aussi une façon d’anticiper, au cas où la dimension « associative » aurait explicitement figuré dans le cahier des charges des 2024 rencontres à organiser en appui de la dynamique olympique », explique le délégué des Pyrénées-Atlantiques, Julien Ducurdoy.
Avec lui, les 30 enseignants réunis à Jaxtou, près de Cambo-les-Bains, se sont immergés dans les ressources Usep (De l’enfant acteur à l’enfant auteur, Les rôles sociaux, Les enfants font leurs Jeux) et se sont approprié le concept de la RSA afin d’imaginer une rencontre « impliquante » intégrant aussi la dimension olympique. Cette formation a trouvé son aboutissement le 23 mai, toujours à Jaxtou, au cœur d’un secteur Usep particulièrement dynamique.
Préparation en amont
Quelques semaines après la formation, Émilie, la directrice de l’école de Jaxtou, et Céline, son adjointe, ont pris contact avec leurs collègues de Louhossoa pour définir le cadre à proposer aux enfants des 4 classes de CE2-CM1-CM2 engagées dans le projet. Ceci afin qu’ils ne soient pas seulement « acteurs » mais aussi « auteurs » de la rencontre, en abordant avec eux les grands domaines de l’EPS et ce que sont les Jeux olympiques et paralympiques. Une fiche support vierge par atelier (titre, activité, but du jeu, matériel, consignes) fut alors élaborée.
Chaque classe a ensuite planché de son côté : par groupe de 4, les enfants ont imaginé, testé et modifié, tantôt en simplifiant, tantôt en complexifiant les ateliers sportifs. Au terme d’échanges et de débats, ils en ont retenu 16, avec un certain décalage entre les deux écoles : d’un côté, les actions étaient volontiers complexes (des oppositions entre 4 participants), et de l’autre plus simples (des activités individuelles).
Jour J
Le jour venu, le délégué départemental est présent dans cette cour d’école où l’omniprésence de blanc et de rouge et le fronton de pelote indiquent au premier coup d’œil que l’on se trouve au Pays basque (délimitée par des murets bas, la cour devient même en fin de journée la place du village). Pour l’heure, une centaine d’élèves de la maternelle au CM2 y sont réunis : les deux classes d’Émilie et Céline et les deux accourues de Louhossoa.
En quelques minutes, les équipes se forment et installent leur matériel. Puis, flamme en main, deux enfants déclarent l’ouverture de la rencontre avant qu’au signal sonore chaque groupe se focalise sur son premier atelier : parcours fauteuil et à l’aveugle et basket assis pour la dimension paralympique, course de vitesse et lancer de vortex comme activités athlétiques, gymkana à vélo, acrosport, breaking…
À chaque atelier correspond la fiche-consignes réalisée en classe, et si nécessaire des éléments supplémentaires : la vidéo d’une phrase dansée pour le breaking (à consulter sur tablette numérique), ou des photos expliquant comment construire et déconstruire une figure d’acrosport à 4. Les adultes n’ont d’autre rôle que celui d’encourager, photographier, féliciter… Enfin, en clôture de la matinée les enfants se transforment en B-girls et B-boys pour reproduire à l’unisson le show construit au fil de l’atelier breaking.
Au-delà de 2024
L’essai a ainsi été transformé, tant pour les enseignantes de Jaxtou que pour le délégué départemental. « C’était une sorte une évaluation de notre formation, et j’ai vu des enfants auteurs et acteurs, et aussi de l’activité physique, sans que les adultes interviennent. Une rencontre sportive associative olympique tout à fait réussie, puisqu’après avoir donné les clés aux enfants nous avons pu partager un café avec les enseignantes, en les regardant pratiquer ! », sourit Julien Ducurdoy.
Cette rencontre n’était par ailleurs que la première des 8 RSAO programmées d’ici fin juin dans le département, y compris côté Béarn. Des rencontres qui seront également reconduites l’an prochain : l’héritage des Jeux, breveté Usep !
Nathalie Barbounis, adjointe à la direction de l’Usep