« Jeux nautiques olympiques scolaires des Yvelines » : c’est le nom exact de la rencontre qui a réuni mardi 20 juin à Verneuil-sur-Seine 11 classes, majoritairement Usep, parmi celles ayant suivi dans l’année un cycle voile. Les enfants ont successivement navigué sur Optimist, catamaran, canoë-kayak et paddle, et participé en parallèle à des ateliers sur l’olympisme et le cycle de l’eau, ou bien encore consacrés à la confection de fusées à eau !
Tradition nautique. Chaque année, 70 classes des Yvelines participent avec l’appui de leur commune à un cycle voile de 10 séances, réparties sur les bases de Verneuil-sur-Seine (la plus importante), Moisson (plus loin en aval) et Saint-Quentin (au sud du département). Parmi elles, une douzaine, majoritairement affiliées à l’Usep, se retrouvent fin juin pour une rencontre orchestrée par les conseillers pédagogiques EPS de l’Éducation nationale, en partenariat avec l’Usep et le comité de voile, et avec le soutien du conseil départemental et de la région.
Dimension olympique. Paris 2024 oblige, ce rendez-vous a pris ces dernières années une connotation olympique illustrée par l’intitulé des ateliers nautiques (« Canoë-kayak, rapide comme Tony », « Paddle, en route vers Tahiti ») et le « jeu des anneaux olympiques » animé par le Cdos. D’autres ateliers abordent « le cycle de l’eau » ou « les gestes qui sauvent », tandis que l’Usep propose une animation Savoir Rouler à Vélo. S’y ajoutent une création plastique et la réalisation de fusées à eau, le nec plus ultra étant d’être choisi pour pomper l’air indispensable à la spectaculaire propulsion de l’engin.
Des Mureaux à Marseille. Saviez-vous que c’est aux Mureaux, tout près de la base de l’Île de Seine, que se sont déroulées en 1924 les épreuves olympiques de voile ? Sensible au symbole, la municipalité a proposé à deux classes de l’école Maurice-Ravel (affiliée à l’Usep) de s’engager dans un projet voile sur trois ans, du CE2 au CM2. Il les mènera l’an prochain à Marseille, où se mesureront au cœur de l’été les champions de catamaran, planche à voile, kiteboard et autre dériveur.
Soyons Optimist. « Ça s’accroche où, l’écoute ? » Installées dans leur Optimist sans plus savoir que faire de ce bout de corde qui pendouille, Sirine et Aïcha ont un trou de mémoire que s’emploie à boucher leur enseignant. Leur gréement dûment fixé, elles s’écartent ensuite du ponton en trois coups de pagaie, pagaie qu’Ousmane, seul maître à bord de son embarcation, a justement oubliée. Heureusement, Monsieur Bouzeau, est encore là et, après avoir rattrapé au vol le morceau de plastique salvateur, Ousmane prend à son tour le large.
Le cata c’est marrant. Depuis son bateau à moteur, Savinien, l’éducateur de voile, assure la sécurité et l’animation de l’activité catamaran, qui consiste à tirer des bords entre deux bouées. « Les filles, tenez-vous plus à l’avant, plus près de la poutre. Assises trop à l’arrière vous déséquilibrez le bateau et le rendez plus difficile à manœuvrer. » Oui, mais pour cela il faut déranger une araignée, passagère clandestine qui sème à bord un trouble inversement proportionnel à sa taille… « En dépit de la tendance à l’orage, les conditions sont bonnes, commente Savinien. Il y a du vent, juste ce qu’il faut pour une journée qui n’est pas purement pédagogique mais faite pour s’amuser. Un côté ludique que nous entretenons aussi pendant les séances d’apprentissage, tout en faisant en sorte que les enfants se concentrent sur les gestes à effectuer. » Mais vient déjà le moment de rentrer au port, tous accrochés à la queue-leu-leu derrière Savinien.
Découverte et investissement. « La plupart des enfants qui débutent un cycle d’apprentissage montent pour la première fois sur un bateau. Même s’ils ont auparavant appris à nager, il faut apprivoiser un milieu instable, avec des conditions de vent qu’on ne maîtrise pas. Mais, généralement, les appréhensions sont rapidement levées », explique l’éducateur pendant le retour. Et la motivation ? « Elle est en partie le reflet de l’investissement des enseignants. » Comment ils reviennent en classe sur les séances et s’appuient sur l’activité pour les apprentissages dans diverses matières… « De notre côté, lors des séances l’objectif est que les enfants se concentrent sur les gestes à effectuer dans les différentes conditions de navigation, sans perdre le côté ludique de l’activité. »
Paco et Sayaline. Tout à leur projet olympique, les enfants des Mureaux figurent parmi les plus motivés, notamment Paco et Sayaline. Cheveux au vent, Sayaline ne laisse à nul autre le soin de tenir la barre tandis qu’à la proue le capitaine Paco, identifiable à ses lunettes de soleil et à sa casquette, donne d’énergiques consignes à l’équipage afin de virer au plus près des bouées.
Louna, Elliot, Chloé et Gabriel. Ces quatre moussaillons de l’école Saint-Exupéry de Villennes-sur-Seine forment un autre équipage de choc. Après un apprentissage effectué exclusivement sur Optimist, c’était pourtant la première fois qu’ils embarquaient sur catamaran. Un peu plus tôt dans la matinée, ils ont aussi découvert le paddle, vraiment « trop bien ». Elliot et ses camarades sont aussi les premiers à donner un coup de main aux autres pour remonter leur embarcation sur le bord : de parfaits marins sportifs, et aussi de vrais enfants du fleuve.