Véronique Moreira a été faite le 13 juin chevalier de l’ordre national du Mérite au titre de son double engagement de présidente de l’Usep et vice-présidente du Comité national olympique et sportif français. À travers sa personne, c’est la fédération sportive de l’école publique dans son ensemble qui est récompensée, a-t-elle souligné lors de la remise de sa décoration par la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Retour sur ce moment en six mots-clés.
Engagement. Il y a quatre ans, Véronique Moreira était faite chevalier de la Légion d’honneur par la ministre des Sports de l’époque, Roxana Maracineanu. Le 13 juin, la présidente de l’Usep a cette fois été décorée de l’ordre national du Mérite par sa successeure, Amélie Oudéa-Castéra. La cérémonie se déroulait toujours au siège du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), au sein duquel Véronique Moreira siège depuis 2017 au titre des fédérations sportives scolaires, avant d’y être nommée en 2021 vice-présidente en charge de l’éducation.
Héritage. Dans son discours, la ministre a montré une fine connaissance de l’identité républicaine et laïque de l’Usep. Amélie Oudéa-Castéra a successivement évoqué les figures de Jean Macé, fondateur de la Ligue de l’enseignement en 1866 afin d’éduquer au suffrage universel, de Léo Lagrange et de son Discours à la jeunesse prononcé comme secrétaire d’État du Front populaire, et enfin de Jean Zay, ministre de l’Éducation qui, le 1er février 1939 donna naissance à l’Union sportive de l’enseignement du premier degré.
Seine-Saint-Denis. Amélie Oudéa-Castéra a également insisté sur la fidélité de Véronique Moreira envers la Seine-Saint-Denis : naissance à Drancy en 1964, premier poste de professeur des écoles à Montfermeil (où elle rencontre l’Usep et assume des fonctions de conseillère pédagogique en EPS), puis inspectrice de l’éducation nationale sur la circonscription de Stains après sa réussite au concours en 2008.
Critères. Dans son discours de remerciement, Véronique Moreira a expliqué s’être interrogée sur la « légitimité » de cette nouvelle distinction. Aussi s’est-elle intéressée aux critères d’attribution, parmi lesquels elle a relevé :
- l’action en faveur des grands apprentissages prioritaires (natation, vélo) ;
- le renforcement de la pratique sportive par le soutien à une activité physique adaptée ;
- l’engagement en faveur de l’éthique et de l’intégrité ;
- la mise en œuvre des politiques relatives à l’organisation des grands évènements sportifs.
« À la lecture de ces critères, a-t-elle expliqué, vous comprendrez que, bien que sensible à l’honneur qui m’est fait, je souhaite avant tout partager cet honneur avec l’ensemble de l’équipe Usep ». Une équipe volontiers élargie aux 43 000 animateurs adultes qui font vivre le sport scolaire du premier degré.
Reconnaissance. Véronique Moreira a ensuite souligné que son élection au sein du conseil d’administration du Comité national olympique et sportif français a constitué un « tournant » pour la reconnaissance de l’Usep : « Difficile de se faire comprendre quand on est considérée comme une fédération scolaire mais que l’on fonctionne comme toute fédération sportive et, qu’en plus, on est issu de l’éducation populaire par la Ligue de l’enseignement. Ainsi, nombreux étaient ceux qui identifiaient l’Usep uniquement comme un prestataire de l’école intégré au ministère de l’Éducation nationale ». Après avoir fait mieux connaître l’Usep au sein du mouvement sportif, Véronique Moreira est ensuite devenue « force de proposition » après avoir été nommée lors de son deuxième mandat vice-présidente en charge de l’éducation, aux côtés de Brigitte Henriques puis aujourd’hui de David Lappartient. Sa mission : « renforcer les passerelles entre l’école et le monde sportif ».
Transmission. Véronique Moreira a conclu son discours par des propos plus personnels où elle a évoqué le rôle de ses proches dans son parcours : une mère investie « dans la formation avec des publics fragiles » qui lui a « transmis cette capacité d’écoute de l’autre », un père chef d’entreprise qui lui a appris à « persévérer » et un frère proche en âge avec lequel il n’y avait « pas de différence entre activité de garçon ou de fille ». Ainsi s’est-elle tournée dès l’âge de 12 ans vers le basket, pour jouer jusqu’à 50 ans en compétition au club de Livry-Gargan où elle fut « tour à tour entraîneure, dirigeante, formatrice » et où elle eut le bonheur rare de jouer avec ses trois filles. L’une d’elles a tutoyé le haut niveau avant de devenir diététicienne auprès d’un club de football professionnel ; la deuxième est devenue directrice de la communication et « coache » volontiers sa mère ; la troisième partage sa passion de l’enseignement et la ramène parfois « aux réalités et exigences du terrain ». Trois parcours qui éclairent le sien et cette notion de transmission, indissociable de l’identité de l’Usep.