L’école Jacques-Prévert de la Ferté-Macé (Orne) fait vivre son label Génération 2024 à travers des partenariats avec les clubs locaux. Ceux-ci contribuent à l’animation des cycles d’EPS, parallèlement à une pratique Usep hors temps scolaire, explique Sylvain Houllier, enseignant des CM2 et référent sport de l’établissement.
Sylvain Houllier, qu’est-ce qui a motivé votre école1 pour demander le label Génération 2024, obtenu en 2019 ?
Quand un nouveau label correspond à ce que l’on fait déjà, nous le sollicitons pour valoriser nos actions. Or nous faisons beaucoup de sport, avec une dynamique qui s’appuie sur l’Usep, déjà présente à mon arrivée il y a onze ans2, et que j’anime avec mon collègue de CM1, qui était directeur à l’époque.
Quelle est cette pratique sportive scolaire ?
En temps normal, j’essaie de proposer entre 6 et 12 mercredis après-midi par an : des rencontres locales avec des écoles proches3 et quelques rencontres départementales, dont deux sorties à la journée que les enfants adorent. La première, c’est la rencontre athlétisme à Mondeville, près de Caen (Calvados). Ce jour-là, outre l’accès au stade couvert, nous profitons d’une démonstration de saut à la perche qui fait toujours son effet : les enfants ont les yeux qui brillent lorsqu’ils voient un athlète qui s’élève à 5 m de hauteur… La seconde, c’est Usep-Plages à Trouville, avec 750 enfants, dont 300 de l’Orne. Évidemment, cette année, c’est compromis.
Combien d’enfants sont-ils licenciés à l’Usep ?
Une quarantaine pour nos activités du mercredi après-midi, et nous licencions aussi les CM1-CM2 qui n’y participent pas pour les sorties à la journée, sachant qu’à La Ferté-Macé nous avons conservé le mercredi matin travaillé.
À quoi a ressemblé cette année particulière ?
Comme nous nous ne pouvions pas rencontrer les enfants d’autres écoles, nous nous sommes fait prêter par l’Usep du matériel pour faire découvrir le kinball ou le speedmington, et nous avons fait appel aux clubs locaux pour animer des séances d’EPS, même si la fermeture des gymnases a là aussi compliqué les choses : il a fallu jongler avec la météo, en profitant des journées les plus douces et les moins pluvieuses. Lundi 29 mars par exemple, c’était le début du cycle foot pour les CP-CE1, avec le concours de la Jeunesse Fertoise et de collégiens en section foot. Le cycle handball des CE2-CM1 et le cycle volley de mes CM2 s’appuient sur le même genre de collaboration. Nous avions justement une séance vendredi 2 avril, avant la fermeture des écoles… Par le passé, nous avons aussi sollicité le club de tennis de table et, lorsque je propose, un cycle escalade, nous avons accès au mur de bloc du club local, dont je suis licencié. En revanche, nous sommes tout à fait autonomes lorsqu’à l’Usep nous proposons un cross, de l’orientation, du badminton ou une rencontre autour du handicap.
Le label Génération 2024 a-t-il été déterminant pour nouer ces partenariats ?
Déterminant, non, car les clubs sont eux-mêmes intéressés à faire connaître leur sport et établir une passerelle. Mais l’intitulé « Génération 2024 » parle aux clubs, comme il parle aux sportifs que nous sollicitions pour des interventions. Lors de la Semaine olympique et paralympique 2020, l’ancien champion de marche athlétique Martial Fesselier, quatre participations aux JO, est ainsi venu passer un après-midi à l’école. J’ai aussi organisé pour mes CM2 un échange vidéo les frères Bassa et Mickaël Mawen, tous deux champions d’escalade et qualifiés pour les Jeux de Tokyo, où la discipline fait son entrée au programme. Nous étions dans un cycle escalade, et mes élèves leur ont posé des questions sur leur préparation, leur entraînement, etc.
Et avec la mairie ?
Le label n’a pas changé grand-chose. Nous avions déjà d’excellentes relations, et l’animateur sportif municipal vient régulièrement nous épauler. Cette année, il va proposer du tir à l’arc aux CE2 et aux CM1 et encadrer des séances de voile sur le plan d’eau. Dans l’Orne, c’est une vraie chance !
Qu’est-ce que ce label Génération 2024 apporte à la vie de l’école ?
Il renvoie l’image d’une école dynamique et ouverte sur l’extérieur, où le sport a toute sa place4. À ce titre, les mercredis Usep, où nous accueillons généralement les enfants à partir du CE1, sont des moments privilégiés. Pour les petits, partager un pique-nique puis un après-midi de sport avec les grands, ça représente quelque chose. Moi-même, j’apprends à connaître des élèves que je ne connais pas encore. Et, selon les activités, en plus du jeune volontaire en service civique, dont c’est l’une des missions, il y a toujours un collègue ou des parents pour m’épauler.
(1) L’école Jacques-Prévert compte 135 élèves et 7 classes, de la petite section de maternelle au CM2.
(2) Depuis 1998 très précisément.
(3) La Ferté-Macé, 5 000 habitants, est situé près de Bagnoles-de-l’Orne, à 45 km d’Alençon, la préfecture.
(4) Suivez la vie sportive de l’école Jacques-Prévert sur son blog et sur son compte Twitter.