Depuis 2015, Stéphane Meinier, 49 ans, est mis à disposition de l’Usep du Cantal, où il développe conjointement l’EPS et le sport scolaire. Un poste à mi-temps qui répond aux problématiques d’un département rural où l’Usep fait lien entre des écoles de petite taille et souvent isolées.
Stéphane Meinier, quelle expérience aviez-vous de l’Usep avant d’épauler le délégué départemental sur un mi-temps ?
Comme beaucoup par ici, j’ai d’abord enseigné dans des villages de quelques centaines d’habitants à peine : Clavières, en Margeride, 1 000 m d’altitude et trois mois de neige ; puis Yolet, Giou-de-Mamou, Roannes-Saint-Mary… Dans le Cantal, 80 % des écoles possèdent des classes à plusieurs niveaux. À Yolet par exemple, j’avais 15 élèves dans la mienne. Dès ma deuxième année d’enseignement, je me suis inscrit à l’Usep avec ma classe, pour participer à une demi-douzaine de rencontres par an. Les rencontres ne permettent pas seulement d’acquérir des connaissances et des compétences : elles ouvrent l’horizon des enfants, leur permettent de se confronter aux autres. Elles donnent aussi accès à des infrastructures comme le stade d’athlétisme couvert de Clermont-Ferrand, et à des journées conçues autour de la pratique du ski nordique ou du ski alpin. L’Usep met aussi toute une « banque » de matériel à disposition des écoles, avec une personne spécialement chargée de l’amener et de le récupérer. Enfin, l’Usep est un appui pédagogique : l’une de mes missions consiste à proposer des modules d’apprentissage à l’intention des enseignants, toujours dans le but de favoriser la pratique de l’EPS.
Quel chemin vous a-t-il conduit à ce poste ?
Lorsque je suis devenu maître formateur, dans une école d’application et à l’Éspé d’Aurillac, je me suis rapproché de l’équipe des conseillers pédagogiques EPS, très dynamiques et tous très impliqués dans l’Usep. Puis, il y a quatre ans, constatant l’écart entre la pratique effective de l’EPS et les trois heures officielles, le recteur a décidé de mettre à disposition un enseignant à mi-temps auprès de l’Usep : j’ai alors postulé. J’avais quelques idées pour faire avancer les choses, notamment développer la pratique en maternelle. En complément de poste, j’enseigne d’ailleurs à mi-temps en petite section.
Quelles sont précisément vos tâches à l’Usep ?
J’organise les rencontres départementales et de circonscription avec les conseillers pédagogiques : entre 130 et 140 par an, en étant présent sur une trentaine. Elles finalisent un cycle d’EPS ou proposent la découverte d’activités : kinball, micro-course d’orientation… Je participe aussi aux travaux de l’équipe EPS 1, je travaille avec les éducateurs sportifs de la ville d’Aurillac pour coordonner leurs programmes d’activités et ceux de l’Usep, je gère des volontaires en service civique, j’encadre les formations de parents pour obtenir l’agrément ski et accompagner les classes… J’ai aussi créé un « flash info » qui arrive dans les boîtes email des 120 écoles affiliées à l’Usep, sur les 140 que compte le département.
Et côté pédagogie ?
J’interviens à l’Inspé, où les professeurs des écoles stagiaires n’ont qu’une dizaine d’heures de formation aux activités physiques. Je travaille sur différents modules avec le maitre formateur : celui créé sur l’athlétisme s’appuie par exemple sur la participation à une rencontre Usep. J’assure aussi le suivi d’un étudiant qui a validé son master 2 mais échoué au concours de professeur des écoles, et qui pour cette raison effectue au titre de formation complémentaire un stage en lien avec l’EPS. Sinon, les outils pédagogiques que je développe visent principalement à développer les rencontres en cycle 1 et cycle 2, qui jusqu’alors étaient un peu les « parents pauvres » de l’Usep Cantal.
Quelle est la répartition des rôles avec délégué départemental, Philippe Couderc ?
Philippe prend en charge l’institutionnel, les relations avec nos partenaires1 et l’administratif, comme par exemple la labellisation des écoles Génération 2024. Mais nous travaillons ensemble et il est également présent sur les rencontres.
Quel a été l’impact de votre apport ?
Il est difficile à mesurer précisément. Le nombre de licenciés – 3 100 enfants et 90 adultes – et d’écoles affiliées est stable. Mais quand on compare les rencontres à celles d’il y a dix ans, les enfants sont mieux préparés par leurs enseignants, et ils animent des ateliers, arbitrent… Sinon, chaque trimestre, je rends compte de mon action à la directrice des services de l’Éducation nationale (Dasen), pour justifier le maintien de ce demi-poste, commun à l’origine aux trois départements auvergnats2.
(1) Conseil départemental, mairie d’Aurillac, mouvement olympique, UNSS, Ufolep et Ligue de l’enseignement… (2) Celui-ci demeure en Haute-Loire mais a disparu en Puy-de-Dôme.