Nommée dans les Yvelines, Johanna de Leon est la seule enseignante parmi la promo 2024 des nouvelles et nouveaux délégués Usep. En poste en maternelle, en élémentaire et en classes spécialisées, elle accordait tout sa place à l’EPS et a aujourd’hui « mille idées » pour enrichir les rencontres Usep.
Johanna, enseignante depuis 1995, tu as eu des expériences variées…
J’ai en effet enseigné à la fois en élémentaire, en maternelle et en classes spécialisées, avec des enfants dyslexiques en Ulis, en Segpa, et au sein d’un réseau d’aide (Rased) sur la lecture et les mathématiques. Dans l’école de Saulx-Marchais, près de Thoiry, où j’étais en poste ces dernières années, j’ai ensuite eu des classes associant grande section-CP ou petits-moyens-grands. L’an passé, c’était grande section de maternelle-CE1.
Qu’est-ce qui t’a menée à l’Usep ?
À enseigner auprès d’enfants en difficulté et en maternelle, on mesure vite l’importance de l’EPS pour les apprentissages. En maternelle, c’était mon fil rouge. J’ai cependant découvert l’Usep tardivement car il y a moins de rencontres en zone rurale. J’ai engagé ma classe dans l’aventure en 2017. Puis, après le Covid, où le lien a été entretenu avec des e-rencontres, j’ai réussi à entraîner l’école entière à l’Usep et dans la labélisation Génération 2024. Enfin, l’an passé, après avoir mûrement réfléchi, j’ai postulé pour prendre la suite de Florence Jolivet au poste de déléguée des Yvelines.
Quelles sont tes premières impressions après quelques mois en fonction ?
C’est un poste riche et complexe, où tout est à apprendre ! Les dossiers administratifs exigent au début un investissement conséquent. Les facilités offertes par le numérique sont formidables, mais on s’arrache parfois les cheveux pour remplir certaines déclarations ou demandes de subventions. Sinon j’ai mille idées, mais on ne lance pas des projets aussi facilement que dans sa classe ! Il faut identifier tous les interlocuteurs, connaître des fonctionnements qui diffèrent d’une commune à l’autre… J’ai l’impression que ma « to-do-list » s’allonge chaque jour et suis frustrée de ne pouvoir ajouter dès à présent ma touche personnelle aux rencontres ! On verra l’an prochain…
Comment fonctionne l’Usep dans les Yvelines ?
Je suis épaulée par deux chargés de mission et une alternante en master communication évènementielle dans le sport, que j’implique aussi dans l’organisation de manifestations. Ce n’est pas de trop pour 18 000 licenciés enfants et adultes et 135 associations – contre 153 l’an passé, année exceptionnelle avec la dynamique Les enfants font leurs jeux.
Les réunions de secteur de début d’année sont un moment important où nous échangeons avec les équipes sur ce qu’elles proposent et ce que nous pouvons leur apporter. Nous nous efforçons de répartir les rencontres départementales sur tout le territoire, qui est très étendu. Malgré tout, dans la ruralité, en raison du coût des transports, on est beaucoup dans le prêt de matériel.
Pour finir, que tu retiens du stage de formation des délégués de fin janvier ?
La richesse des rencontres et le recul que cela apporte. En quittant sa classe, on quitte sa zone de confort, et ensuite seule dans son comité on a parfois tendance à culpabiliser au regard de tout ce qu’on n’a pas encore fait… Au-delà des contenus, les échanges entre pairs et avec les formateurs permettent de positiver. On voit comment cela marche ici et là, et on admet que Paris ne s’est pas fait en un jour !
Coup de projecteur sur les outils pédagogiques en maternelle
Lors du stage qui a réuni du 21 au 24 janvier à Temple-sur-Lot (47) les promos 2023 et 2024 des nouveaux délégués, un éclairage particulier a été donné à deux outils nationaux concernant la maternelle : la rencontre orientation et une ressource partenariale sur l’apprentissage du tennis encore en construction. « La rencontre orientation faisait écho à ce que je pratiquais en classe, et m’a particulièrement intéressée, explique Johanna De Leon. La promo 2023 a effectué une mise en place de l’activité qui a nourri des échanges où j’ai pu faire part de mon expérience. Sans utiliser directement l’outil Usep, je m’appuyais sur des activités similaires, en lien direct avec l’environnement de l’école et les enseignements en classe. »
Les « n + 1 » organisateurs de la rencontre avaient précédemment réfléchi, lors d’un module de formation proposé en amont, aux rôles sociaux adaptés au cycle 1 et à leurs conditions de mise en œuvre. Ils ont proposé une rencontre sportive associative appuyée sur des jeux d’orientation en milieu connu (« Le carré potager ») et semi-connu (« Le plus beau loup ! »). Celle-ci s’est ensuite achevée par un Remue-méninges adapté introduit par la question : « Si la nature pouvait parler, que nous dirait-elle quand on fait du sport ? » Nathalie Barbounis, élue nationale en charge de la formation initiale des délégués