Fort d’un long parcours au service vacances de la Ligue de l’enseignement du Lot, Philippe Rozières, 56 ans, était le doyen des nouveaux délégués réunis en stage fin janvier à Temple-sur-Lot (47). Retour d’expérience et premières impressions sur le réseau Usep et ses nouvelles responsabilités.
Philippe, avant d’être délégué Usep du Lot, tu as eu des missions à la Ligue de l’enseignement…
En effet, puisque je suis entré au secteur de vacances de la Ligue de l’enseignement du Lot en 1994 comme objecteur de conscience. J’ai été successivement animateur, directeur, permanent au siège, pour finir par diriger le secteur enfant, à savoir les classes et les colonies de vacances.
Tu es aussi président départemental de l’Ufolep depuis deux mandats…
J’étais licencié en volley-ball, membre du comité directeur. On m’a proposé de prendre la succession du précédent président, resté longtemps en poste. C’était pour moi une façon de m’engager davantage au sein du réseau de la Ligue de l’enseignement.
Quelles sont les synergies Usep-Ufolep-Ligue ?
Pour l’instant, elles sont surtout de l’ordre des coups de mains, d’ailleurs bien utiles. Les collègues du secteur vacances, dont j’étais, pouvaient être mobilisés sur une grande rencontre Usep. Les relations se sont un peu tendues lorsque la délégation de la Ligue a rencontré de graves difficultés financières. Mais des actions partagées pourraient venir à l’ordre du jour dans le cadre du service Vie associative qui se met en place à la Ligue de l’enseignement du Lot, et de projets communs portés par la Ligue, l’Ufolep et l’Usep de la région Occitanie.
Comment es-tu devenu délégué Usep ?
Je le suis devenu dans le cadre d’une réorganisation visant à réduire la charge salariale du service vacances, alors que le poste Usep était vacant. Cela me convient très bien ! J’ai découvert un réseau empathique et solidaire, dans le Lot et au-delà. J’y retrouve pleinement les valeurs de l’éducation populaire.
Qu’est-ce qui te sera le plus utile parmi les contenus de stage ?
Tout ! Je connaissais l’Usep, mais de loin. Ce stage est aussi une ouverture, une invitation à innover et faire évoluer des fonctionnements parfois un peu routiniers, lorsque l’on reconduit toujours les mêmes actions d’une année sur l’autre. La rencontre sportive associative, les animations de terrain, je n’étais pas trop là-dessus non plus… Je retiens aussi les échanges d’expériences, notamment sur le modèle économique, qui diffère d’un comité à l’autre.
Justement, que représente l’Usep dans le Lot, et quel est son fonctionnement ?
Nous avions l’an passé 3 790 licenciés enfants, soit un tiers des écoliers. Nous organisons 12 rencontres départementales, parfois dupliquées sur deux territoires : course longue, sports collectifs, jeux d’opposition, jeux aquatiques, athlétisme, randolunes… Depuis plusieurs années, nous développons beaucoup l’offre vers les maternelles, qui représentent aujourd’hui plus de mille licenciés, avec des journées nature, athlé, activités motrices… À cela s’ajoute une cinquantaine de rencontres de proximité.
Comment te projettes-tu sur la fin d’année ?
Nous devons coordonner un gros projet Savoir Rouler à Vélo financé par la Drajes. Il s’agit de former des éducateurs avec le concours de Génération Vélo. Beaucoup d’écoles sont déjà inscrites. Cela va mobiliser notre éducateur sportif sur une partie de ses 25 heures hebdomadaire et va exiger de faire appel à d’autres intervenants. Des actions de terrain, en accord avec les valeurs éducatives de l’Usep !
Deux parcours de formation parallèles
Le stage commun aux nouveaux délégués départementaux et à la promotion 2023 s’est déroulé du mardi 21 au vendredi 24 janvier sur la base de kayak de Temple-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Il a réuni 3 « n+1 » pour leur ultime session et 8 nouveaux sur les 12 nommés à la rentrée – qui, eux, en étaient à leur deuxième temps de formation, sur quatre.
Cette participation est révélatrice d’un turn-over sans doute lié à l’ampleur de la tâche (surtout quand la fonction de délégué Usep ne correspond pas à un temps plein) et à l’évolution d’un métier de plus en plus tourné vers le montage et le pilotage de projets, au détriment du terrain. Par ailleurs, une seule enseignante figurait parmi les 8 membres de la classe 2024.
Les deux parcours de formation – avec quelques temps communs – étaient animés par 7 formateurs. L’équipe réunissait 2 adjoints à la direction, 3 délégués (dont deux sont également élus nationaux), et l’élue nationale en charge de la formation initiale des délégués. Petite originalité : en la personne de Lewis Nicol (Hauts-de-Seine), la promo 2024 comptait dans ses rangs un ex-adjoint à la direction nationale qui, à titre exceptionnel, est ponctuellement passé de l’autre côté de la barrière lors des animations en soirée.