Les rencontres jeux d’opposition de l’opération nationale «La maternelle entre en JEU !» se déclinent de janvier à mars avec un succès qui ne se dément pas. En Dordogne, plus de 1 500 enfants de petite, moyenne et grande section, y participeront. Particularisme local, ils seront aussi nombreux en élémentaire, l’initiation aux rôles sociaux proposée en maternelle débouchant alors sur des responsabilités accrues dans l’arbitrage.
Avant même de façonner l’identité de l’opération nationale La maternelle entre en JEU !, en Dordogne les jeux d’opposition rythmaient déjà le début d’année de l’Usep. En maternelle, mais aussi en élémentaire, en vertu du partenariat noué avec le conseil départemental pour animer le dojo de Coulounieix-Chamiers, en banlieue de Périgueux.
« L’opération maternelle s’est inscrite dans ce rendez-vous déjà bien installé, avec un intérêt renforcé sur l’initiation aux rôles sociaux [maître du jeu, du temps, de la marque ou du matériel]. Jusqu’alors, nous développions davantage ceux-ci en élémentaire, dans une perspective d’auto-arbitrage en complète autonomie », explique le départemental Usep, Gaël Lassalvetat.
« Il y a une vingtaine d’années, j’ai moi moi-même participé à ces rencontres avec mon école de campagne et je sais le côté magique que revêt pour les enfants l’accès à un tel équipement, insiste le délégué. Aussi, pour répondre favorablement au plus grand nombre de classes, nous réunissons jusqu’à 190 enfants sur la journée en élémentaire, tandis qu’en maternelle l’effectif tourne de 150 sur la matinée1. » À ces 2 000 enfants, il faut y ajouter 1 000 autres, inscrits en parallèle aux rencontres de proximité supervisées par les chargés de mission Usep dans les territoires trop éloignés de la ville préfecture.
Côté jeux supports, l’opération « La maternelle entre en JEU ! » n’a pas apporté de franche révolution. Et en Dordogne ceux-ci continuent d’être intégrés à l’histoire qui constitue le fil rouge de la rencontre. « Je projette au mur des vignettes avec un personnage nommé Kibatou. Celui-ci est incarné physiquement par notre service civique, qui revêt pour l’occasion un costume gonflable de sumo. C’est un vrai show ! », souligne Gaël Lassalvetat.
Quand, par exemple, Kibatou est attaqué par des abeilles, il fait ainsi appel à deux volontaires pour rappeler à tous le principe de ce jeu consistant à enlever les pinces à linges sur le t-shirt d’un camarade sans se faire « piquer ». C’est alors parti pour dix minutes de jeu effrénées, jusqu’à l’épisode suivant. Tout cela est très intense : en 1 h 15, soit la durée d’un petit film d’action, les enfants vivent 5 à 6 jeux différents, préalablement préparés en classe avec leurs enseignants. Le jour de la rencontre, il s’agit donc moins d’une découverte que d’une restitution, sublimée le fait d’être partagée avec des dizaines d’autres acteurs et figurants !
(1) En tout, 6 rencontres « maternelle » et 6 rencontres « élémentaire » sont programmées du 16 janvier au 21 février.
« Donner une finalité à nos séances de motricité »
Céline Ageneau, enseignante de maternelle et directrice de l’école de Saint-Laurent-sur-Manoire.
« Nous participons depuis 15 ans à cette rencontre jeux d’opposition qui, comme les autres rendez-vous Usep, donne une finalité à nos séances de motricité. Nous avons ainsi commencé à la préparer près de cinq semaines à l’avance, ce qui permettra aux enfants d’en profiter pleinement le Jour J.
En petite et moyenne section, au lieu de travailler la technique on fait appel à l’imaginaire des enfants : on dit « Sortir les ours », ou « Enlever les abeilles », et les voilà qui s’engagent à fond dans le jeu…
Les rôles sociaux, eux, seront plutôt travaillés à partir de la moyenne section : responsable du temps, ou juge. Par exemple lorsqu’il s’agit d’affirmer si un enfant a réussi à sortir son adversaire du tapis… Cet apprentissage n’est pas forcément le premier aspect que l’enseignant prend en compte au départ, mais désormais il est bien intégré dans nos pratiques.
En général, la saison Usep débute avec une rencontre courir-sauter-lancer en décembre. Après les jeux d’opposition viennent ensuite les jeux collectifs en avril, puis l’orientation en juin. Nous essayons aussi d’étoffer cette offre de rencontres départementales avec des rencontres de proximité : jeux de course ou initiation aux jeux de raquette. »