Pas besoin d’habiter au bord de l’océan pour vivre avec passion la course virtuelle Usep du Vendée Globe. En Corrèze, l’école élémentaire Turgot de Tulle a engagé deux bateaux, dont celui d’une Unité locale d’inclusion scolaire (Ulis). Et pour les enfants d’Aubazine, les choix de cap et de voilure sont un prélude à leur classe de mer de fin d’année.

« C’est une première pour nous, confie Hélène Badefort, directrice de l’école élémentaire Turgot de Tulle et maîtresse des CE2-CM1. Cette année, je tenais d’autant plus à participer à la course virtuelle Usep du Vendée Globe que notre projet de classe est un « Voyage autour du monde ». Quoi de mieux pour travailler sur différents pays et continents et rendre concrète la géographie physique ? Passer au large de ces pays, c’est une invitation à les découvrir. S’y ajoute le challenge du classement, de la vitesse du bateau, qui motive beaucoup les enfants.

Nous avons un rendez-vous chaque matin sur Virtual Regatta pour visualiser le chemin parcouru depuis la veille et effectuer les choix de cap et de voilure en fonction du vent. Cela prend dix minutes. J’y repasse ensuite un peu le soir, comme j’ai assuré la prise de quart pendant les vacances.

En parallèle, nous utilisons les fiches du kit Initiatives Cœur sur la géographie, les vents, les climats : cela permet d’aborder des notions au programme. Il y a aussi des choses intéressantes sur le sommeil, l’alimentation… Et côté lecture, nous travaillons sur des extraits du Tour du Monde en 80 jours de Jules Verne.

Au retour des vacances, les enfants ont partagé les informations et anecdotes entendues à la télé et dans les médias. Certains se sont vraiment pris au jeu alors que pas un seul de mes 17 élèves n’avait jamais entendu parler de course au large. Nous sommes dans un quartier populaire et cette course est aussi pour eux une ouverture au monde.

Ma collègue Camille Denis, qui elle avait déjà participé à une course Usep, a aussi engagé un bateau avec sa classe Ulis. Et ses élèves sont très fiers que, grâce à l’expérience de leur enseignante, leur bateau UlisTurgotTulle devance de loin notre GuestTurgotTulle ! »

 

« Notre participation à la course virtuelle Usep s’inscrit dans un projet commun de classe de mer à l’île d’Oléron en fin d’année avec les écoles de Beynat et Cornil, avec lesquelles nous travaillons en réseau, explique pour sa part Gaëlle Clos, maîtresse des CM1-CM2 de l’école d’Aubazine. Chaque classe de cours moyen a engagé un bateau, le challenge étant d’arriver avant les autres…

J’essaie de faire un point course au moins deux fois par semaine, suivi d’un travail sur la géographie, les sciences ou l’éducation morale et civique. Et sans avoir engagé de bateau, mes collègues de CP-CE1-CE2 travaillent eux aussi sur le Vendée Globe.

Avant Noël, il s’agissait de se repérer sur le globe et d’apprendre à connaître les lignes invisibles de l’équateur, des tropiques, et des méridiens. Depuis la rentrée, nous travaillons sur l’eau, les marées. Je mets à profit les outils pédagogiques de collègues, notamment le digipad d’un enseignant parisien, avec lequel nous avons travaillé sur les vents, l’anticyclone de Sainte-Hélène, et bientôt la remontée de l’Atlantique…

Au lendemain des vacances, nous étions remontés à la 12e place du classement Usep grâce à mon conseiller pédagogique de mari, qui concourt avec le bateau ArnaudDeRosnay et a fait avancer le nôtre quand je n’avais pas le temps de m’en occuper. Cela dit, au cap Horn nos routes se sont séparées…

Nous suivons aussi de très près le vrai Vendée Globe. Hier, nous avons écouté la dernière interview de Charlie Dalin, prétexte à calculer la distance qui nous sépare de lui. Nous sommes très loin derrière, avec une arrivée estimée fin janvier. Mais tant que nous devançons nos amis de Beynat et Cornil… »