De nombreuses classes Usep figurent parmi les 1 393 d’élémentaire ayant profité du dispositif Ma classe aux Jeux pour assister à des épreuves paralympiques. Mardi 2 septembre, au lendemain de la rentrée, 30 élèves de CM2 de l’école Gambetta de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ont ainsi vibré à un match de basket-fauteuil à l’Arena de Bercy, avant de déambuler le long de la Seine pour admirer les monuments parisiens magnifiés par les cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques.
Longue journée. Rendez-vous à 5 h du matin devant l’école, autocar jusqu’à la gare routière de Paris-Bercy, arrivée 11 h 30. Pique-nique au pied de la Cinémathèque française, puis tout s’enchaine : entrée à l’Arena guidés par les volontaires à travers le dédale des sas et barrières, fouille des sacs et mise en jambe vocale, avant un match vécu intensément du haut des tribunes.
Petite respiration dans le métro, ligne 14, le temps d’un trajet direct jusqu’à la Madeleine, avant d’en prendre plein les yeux à la sortie : l’impressionnante église où a été enterré Johnny, les boutiques du 8e arrondissement, la place de la Concorde en plein démontage de tribunes…
Photo souvenir sur les Champs-Élysées, coup d’œil à la tour Eiffel sans réussir à la voir en entier, puis remontée de la Seine jusqu’à Bercy. « Le clou c’était la pyramide du Louvre, avec la vasque de l’autre côté : magnifique », commente Alexandra Gallet, l’enseignante en charge du timing et de l’itinéraire. « On a vu des gens handicapés jouer au basket, et après on a beaucoup marché, mais on ne s’est pas plaint car nous on a nos jambes », résument de leur côté les enfants. Mais après 15 km de randonnée, les pizzas sont commandées pour 18h30, avant un départ fixé deux heures plus tard, repos réglementaire de la chauffeure du car oblige.
Le match. Tournoi masculin de basket-fauteuil, quart de finale Espagne-Allemagne. Départ canon des véloces Espagnols, 4-0. Mais les Allemands, plus costauds et ultra-efficaces aux lancers francs et aux tirs à trois points, recollent aussitôt et mènent à la mi-temps. Et quand leurs adversaires se rapprochent grâce à leur sérial scoreur Ignacio Ortega, ils creusent à nouveau l’écart. Score final 57-49. Sur le terrain, les joueurs se saluent, épuisés. En tribune, les petits Nazairiens sont rincés eux aussi, après avoir applaudi à chaque panier et encouragé de la voix les favoris qu’ils se sont choisis : pour la petite Lou, fidèle à ses origines ibériques, c’étaient les rouge et blanc ! La sono omniprésente, le bagout du speaker, les animations vidéo, « On va s’aimer » de Gilbert Montagné en karaoké et les danseurs hip hop ponctuant les interruptions de jeu achèvent de les faire chavirer. « On n’avait jamais vu un stade aussi plein, il y avait beaucoup d’ambiance » s’accordent les enfants. Oui, et eux-mêmes y ont contribué.
Décryptage. « Ils vont très vite », commente Alexeï, bluffé par la vitesse de déplacement des joueurs quand ils poussent sur leurs roues pour se déplacer d’une raquette à l’autre. Les enfants sont également surpris par l’engagement physique et la façon dont tous utilisent leur fauteuil pour bloquer l’adversaire, au risque de le faire tomber. Celui-ci pose alors les mains à plat sur le sol pour se relever au plus vite. De l’avis général, « c’est presque comme du basket normal ».
Préparation olympique et paralympique. « Dans le cadre de l’Usep, tous les enfants présents ont pratiqué des disciplines paralympiques : pas du basket-fauteuil, mais du cécifoot et de la boccia. Ils ont notamment participé aux rencontres organisées avec la mairie de Saint-Nazaire à J-100 de la cérémonie d’ouverture des Jeux et pour la Journée olympique du 23 juin », explique Pascal Bouchon, président et cheville ouvrière de la très dynamique association Usep de secteur. La délégation du jour n’est d’ailleurs qu’une des 5 qui représentent l’AS aux Jeux paralympiques : samedi 31 août et dimanche 1er septembre, 80 enfants de l’école Rebérioux étaient au Stade de France pour les épreuves d’athlétisme (grâce à des billets offerts par la Ville dans le cadre de la billetterie populaire).
Et jeudi 5, rebelote pour des classes des écoles Curie et Pierre-Brossolette : de nouveau athlétisme au stade de France pour les uns, natation à l’Arena de La Défense pour les autres.
United Colors of Usep. Les Nazairiens n’étaient pas les seuls représentants de l’Usep présents mardi à Bercy. À l’entrée de l’Arena, leurs chasubles jaunes se mariaient aux casquettes bleues des Varois de Toulon et du Luc et aux t-shirts rouges de ceux de l’école Jean-Jaurès de Brignoles. En tribune, on remarquait aussi les casquettes orange de l’école Aveyron de Lyon-Croix-Rousse et les t-shirts bleus de l’école de Neuves-Maisons, près de Nancy, menés par le directeur et enseignant des CM2, Jean-François Géronimus. « J’ai dit aux enfants : prenez des photos avec vos yeux, emmagasinez toutes les images que vous pourrez ! » De leur équipée matinale à la tour Eiffel aux matchs de l’après-midi, eux non plus ne se sont pas fait prier !