Émilie Destribats, 30 ans et aujourd’hui déléguée Usep du Tarn, se souvient avoir participé comme élève de CM1-CM2 dans les Landes à de grandes rencontres athlétisme, gymnastique, rugby ou volley réunissant jusqu’à un millier d’enfants.
J’ai connu l’Usep en élémentaire dans mon village de Saugnac-et-Cambran, en Chalosse, puis en CM2 à l’école Sully de Dax, toujours sous la forme de rencontres brassant des centaines d’enfants.
Je me souviens de la rencontre rugby où, garçons et filles mélangés, nous nous plaquions allègrement dans la boue et sous la pluie, et aussi du « Panier d’or », nom du grand tournoi scolaire de basket, autre sport identitaire dans les Landes que j’ai ensuite pratiqué en club.
Je me souviens que la rencontre gymnastique mobilisait toutes les installations couvertes du stade Maurice-Boyau, et que celle de volley débordait sur les terrains extérieurs. Je revois tous ces filets plantés dans l’herbe et me rappelle cette grisante effervescence. À l’époque, les classes n’étaient pas mélangées et la rivalité de clocher prévalait entre écoles.
J’ai gardé un souvenir plus mitigé d’une rencontre athlétisme, conçue sur le même modèle compétitif, avec classements, podiums et médailles. Les classes se rendaient d’une épreuve à l’autre avec leur enseignant : sprint, saut, lancer du poids et du javelot, etc. Cela finissait par des relais et, comme je courrais vite, j’avais été désignée dernière relayeuse de mon équipe, à côté de trois garçons. Sournoisement, alors que nous attendions sur la piste, ils me disaient qu’étant une fille j’allais forcément perdre… Pourtant je suis arrivée première, ou au moins ex-aequo, d’où un terrible sentiment d’injustice quand mon adversaire a été désigné vainqueur par le juge. Les « tu cours vite, en fait » de ces mêmes garçons m’ont quand même ensuite mis du baume au cœur… Nous étions loin des débats sur l’égalité fille-garçon, valeur que prône l’Usep aujourd’hui.
J’ai ensuite retrouvé l’Usep pour mon service civique, puis comme apprentie préparant le brevet professionnel activités physiques pour tous. J’ai alors effectué des animations pour le service vacances de la Ligue de l’enseignement, avant de rejoindre l’Usep du Tarn en 2019.
J’y promeus un sport scolaire différent de celui que j’ai connu : nous impliquons le plus possible les enfants dans l’organisation des rencontres et l’esprit de compétition s’est effacé derrière des échanges placés sous le signe de la coopération et du vivre-ensemble. L’organisation diffère aussi. Dans les Landes, les référents de secteur gèrent eux-mêmes les rencontres sur leur territoire, le délégué se concentrant sur des rencontres départementales aux effectifs toujours très importants. Dans le Tarn, nous sommes davantage présents auprès des associations pour les rencontres de secteur, et nos cinq rencontres départementales du mercredi après-midi ne réunissent jamais plus de 200 enfants. Nous expérimentons aussi avec succès les rencontres en famille du samedi matin: l’un des visages de l’Usep d’aujourd’hui, et de demain !