Dans le massif jurassien, le ski nordique est roi. Mais l’organisation de rencontres par les comités de l’Ain, du Doubs et du Jura devient chaque année plus aléatoire. Ceux-ci s’efforcent néanmoins de s’adapter, autant que possible.

L’Ain fait l’impasse sur 2024 pour mieux repartir en 2025

« Nous organisons traditionnellement sur le plateau de Hauteville une Fête de la glisse autour du biathlon. En mars, pour permettre aux classes inscrites – qui appartiennent à des écoles situées sur les contreforts du Jura – de les préparer avec un cycle ski de fond. Mais, depuis quatre ans que je suis délégué, entre Covid et manque de neige, elle n’a jamais pu se dérouler ! » se désole Rémi Faure. Quant au camp olympique régional organisé l’hiver dernier avec trois classes de l’Ain, de la Loire et du Rhône sur le site nordique de Giron, faute de neige le ski a été remplacé à la dernière minute par de l’orientation et de la course à pied. « C’était quand même un super camp ! », se console le délégué.

Cette année, le programme étant chargé avec la dynamique 2024, rien n’est prévu. « Mais nous envisageons de relancer en 2025 la Fête de la glisse, sous forme d’ateliers n’exigeant pas d’apprentissage préalable, et dès janvier-février pour renforcer nos chances d’avoir de la neige. » Les associations n’ont pas davantage renoncé aux joies du ski. « En tant que conseiller pédagogique je vois passer toujours autant de demandes d’agrément de parents pour l’encadrement. Cela signifie qu’elles font toujours du ski, ou qu’elles espèrent pouvoir en faire ! »

 

Le Haut-Doubs revoit ses rencontres

Dans le Doubs, le ski de fond concerne la région montagneuse et frontalière de la Suisse et les écoles de Pontarlier, grâce au soutien de la Ville et de la Communauté de communes des lacs et montagnes du Haut-Doubs. Mais, là aussi, le réchauffement climatique se fait ressentir. « Avec une altitude moyenne de 1 000 mètres pour les pistes, l’enneigement est de plus en plus chiche, ce qui nous a amené à revoir le format de nos rencontres », explique Marc Tartarin, responsable du secteur Usep.

Traditionnellement, les enfants de maternelle sont conviés à une rencontre « jeux de neige » où « ceux de grande section font de la luge et du ski de fond, et les plus jeunes participent à des jeux préparés à l’intérieur et reproduits en milieu neigeux, moins stable, détaille Marc Tartarin. Puis tous se retrouvent pour sculpter des bonhommes et autres pyramides de neige. »

Du côté des cycle 2 et 3, des rencontres de masse réunissaient jusqu’à un millier d’enfants, avec du biathlon, des relais, un épervier et une course pour finir. Elles se déroulaient aux Hôpitaux-Vieux, où l’on peut facilement garer jusqu’à 40 bus. Désormais, il faut grimper 200 m plus haut, sur le site plus exigu de La Boissaude-Rochejean. En conséquence, les effectifs ont été réduits à 6 classes maxi en maternelle, 10 en élémentaire, et les rencontres à une demi-journée et non plus une entière, afin d’accueillir tout le monde1.

Enfin, la préparation des enfants est moins optimale. « L’hiver dernier, les associations ont eu à peine 3 semaines de ski « potables », en tirant jusqu’à 4 ou 5 pour celles qui ne sont pas rebutées par le ski-cailloux. » Certaines sorties se sont également muées en randos en milieu semi-enneigé.

(1) Cinq rencontres ont été organisées l’an passé en maternelle, et six en élémentaire.

 

Le Jura veut faire évoluer la Transju’jeunes

« Dans le Jura, le comité Usep est partenaire de la Transju’jeunes, organisée pour les scolaires en marge de la fameuse Transjurassienne, et programmée cette année le 24 janvier aux Rousses », explique la déléguée, Hélène Grappin. Les enfants d’élémentaire participent le mercredi matin à une course qui, avec ses départs par catégories d’âge, garçons et filles séparés, ne répond pas exactement au cahier des charges de la rencontre sportive associative Usep, même si « le chronométrage a été abandonné, et peut-être demain le classement ». L’évènement n’en réunit pas moins près de 1200 écoliers, dont un millier d’usépiens grâce au renfort d’un bataillon doubiste.

Cela dit, l’enneigement laisse de plus en plus à désirer et les sites de repli permettent d’accueillir seulement la boucle de ski de fond (1 km en CP-CE1, 2 km à partir du CE2), pas les ateliers proposés en complément. Parfois même tout doit être annulé, y compris la Transjurassienne…

Si avec la fin du mercredi matin travaillé la « Transjeunes » a également perdu une partie de ses troupes, elle n’est pas enterrée pour autant : « Nous songeons à faire évoluer la formule en 2025, afin d’accueillir davantage d’enfants, et venant de plus loin » explique Hélène Grappin. En espérant faire survivre l’évènement au moins quelques années.