Après un plongeon en 2020-21 en raison de l’épidémie de Covid, les effectifs licenciés de l’Usep Vienne ont rebondi bien au-delà du niveau précédent. Journées de décharge pour développer et animer le sport scolaire au plus près du terrain, engagement dans les Cités associatives à Châtellerault et Poitiers, dynamique 2024, présence auprès des nouveaux enseignants : le délégué départemental, Guillaume Boursier, détaille les raisons de ce renouveau.

Chargées de mission. « Le rebond de nos effectifs, de 4 700 licenciés enfants en 2020-2021 à plus de 8 000 l’an passé1, s’explique d’abord par l’équivalent temps plein de « chargé de mission » accordé par la DSDEN2 et réparti entre 3 enseignantes de terrain. Soit une décharge de deux jours par semaine pour l’une, et d’un pour les deux autres3. Cette présence de terrain, au plus près des équipes enseignantes, permet d’attirer de nouvelles écoles et de retrouver celles qui n’avaient plus de partenaires pour constituer un binôme ou une triplette sur leur secteur. » (photo d’équipe : de gauche à droite, le président Philippe Le Merrer, le délégué et les trois chargées de mission avec l’éducateur sportif départemental)

Cités éducatives. « La Cité éducative de Châtellerault a vu le jour au même moment, ce qui s’est traduit par 1 000 licences de plus sur un secteur où l’Usep était peu présente. Puis, à la rentrée dernière, une 2e Cité éducative a englobé les quartiers prioritaires de Poitiers : nous sommes en train de monter les projets avec les écoles, en expliquant notre fonctionnement. Nous devrions engranger ainsi 500 licences supplémentaires, et un millier l’an prochain. »

 

Culture Usep. « Dans ces Cités éducatives, la première année nous sommes beaucoup dans l’accompagnement d’enseignants qui n’ont pas l’habitude de préparer ensemble les rencontres en amont4. Chaque classe participe à une rencontre départementale organisée par le comité, avec financement du transport. L’an passé à Châtellerault, la plupart en ont vécu une 2e, organisée avec l’appui des clubs locaux, et certaines ont aussi pris part à la Journée olympique. L’objectif est que la 2e année ces enseignants soient en mesure d’organiser eux-mêmes des rencontres. C’est le cas, toujours avec un accompagnement. »

Du gratuit au payant. « Dans la Cité éducative, au début l’affiliation et les licences sont offertes, l’enjeu étant de pérenniser la pratique et de conserver ensuite ces licenciés. Après deux années de gratuité, nous demanderons pour la 3e une participation, afin que la marche ne soit pas trop haute la saison suivante, lorsque l’aide financière cessera complètement. »

Associations de secteur. « La hausse des effectifs ne se retrouve pas dans les associations : 53 contre 49 la saison précédente. En effet, en zone rurale les écoles sont souvent très petites et viennent se greffer sur celle du secteur, sans que cela nuise à la vie associative, bien au contraire. Idem pour l’association du Grand Châtellerault, créée pour regrouper les écoles de la Cité éducative. »

Génération 2024. « La labélisation des écoles Génération 2024 a été considérablement « dopée » par la présence de terrain de nos chargées de mission, très aidantes pour le montage des dossiers. Il y a aussi une forte émulation à l’approche de l’évènement. Dans la Vienne, 45 écoles Usep sont labélisées, représentant au moins 30 associations. »

Terre de Jeux. « La labélisation Terre de Jeux des collectivités locales participe aussi de cette dynamique. En lien avec l’Usep, le Grand Poitiers organise des évènements pour les écoles labélisées, comme la Tournée des drapeaux en janvier. Les associations seront également sollicitées lors du passage de la flamme olympique. Souvent, les communes labélisées mettent à disposition des d’employés territoriaux ou financent le transport. Autre exemple : à la rentrée, la commune de Migné-Auxances a invité ses écoles à deux grandes rencontres athlétisme. Entraînées par cette dynamique, des écoles se labélisent, s’affilient et participent ensuite à nos rencontres. »

Nouveaux professeurs. « Constatant que beaucoup d’enseignants qui faisaient vivre l’Usep dans les secteurs se rapprochaient de la retraite, nous avons mis en place une politique de gratuité pour les nouveaux professeurs des écoles et leurs classes. Grâce à cette offre promotionnelle, chaque année 20 à 30 « PE1 » et « PE2 » viennent essayer l’Usep. Parallèlement, nous accueillons 50 enseignants en formation à l’Inspé5 pour une demi-journée associant une présentation de nos actions et la mise en place d’une rencontre. Nous intervenons aussi lors des formations de directeurs et directrices. »

Savoir Rouler à Vélo. « Le Savoir Rouler à Vélo attire des écoles à l’Usep, même si nous ne sommes plus le seul opérateur sur le département. Les collectivités sont notamment de plus en plus en plus présentes. Nous effectuons chaque année une cinquantaine d’intervention dans les écoles, généralement sur une demi-journée, pour lancer le cycle d’apprentissage préalable à la participation au P’tit Tour. Nous prêtons aussi vélos et kit de matériel. »

Comités sportifs. « Notre très solide partenariat avec le Comité départemental olympique et sportif (Cdos) et les différents comités sportifs6 permet d’organiser de nombreuses rencontres avec leur appui, et aussi de solliciter l’intervention de leurs éducateurs en amont dans les écoles. Cela se traduit aussi par du prêt de matériel. Chacun y trouve son intérêt dans le cadre de la dynamique 2024. »

(1) En 2021-2022, l’Usep Vienne réunissait 8 032 licenciés enfants (dont 6 064 en élémentaire et 1 948 en maternelle) et 540 animateurs adultes. Soit davantage que la saison record de 2016-2017 (7 480 enfants et 437 animateurs adultes).

(2) DSDEN : Direction des services de l’Éducation nationale.

(3) Fanny Bertho, en poste à Châtellerault (nord du département) ; Aurélie Guilloteau, enseignante remplaçante sur le secteur de Lencloître (nord et ouest) ; Léa Brémont à Saint-Maurice-la-Clouère (sud). Toutes 3 étaient déjà animatrices Usep, et 2 d’entre elles élues au comité départemental.

(4) Une professeure d’EPS du collège de secteur bénéficiant d’une journée de détachement consacrée à la Cité éducative apporte aussi son soutien.

(5) Inspé : Institut national supérieur du professorat et de l’éducation.

(6) Ces partenariats ont été confortés par la signature de conventions en septembre 2021 lors de la Journée nationale du sport scolaire : « Les rôles de chacun sont précisés et les clubs ne sollicitent pas les écoles de manière isolée. »

« Moins d’associations, mais pas moins de vie associative »

« Cela peut sembler paradoxal, mais moins d’associations ne signifie pas moins de vie associative : le regroupement d’écoles de proximité au sein d’une association de secteur favorise au contraire une dynamique en permettant d’atteindre une « masse critique » nécessaire à cette vie associative. Laquelle pourra plus tard se développer à l’échelle d’une seule école si l’écosystème local le permet. Pour le délégué et les chargées de mission, l’autre difficulté est d’avoir les moyens de répondre à toutes les demandes d’accompagnement des écoles : il et elles sont « victimes » de leur succès ! C’est pourquoi il faudra peut-être recourir bientôt à d’autres moyens humains : jeunes volontaires en service civique, apprentis ou étudiants stagiaires. » Philippe Le Merrer, président de l’Usep Vienne