Appui à la dynamique 2024, mutualisation des modules existants, adaptation au cahier des charges de l’« École académique de la formation continue » de l’Éducation nationale, développement des formations partenariales et expérimentation de la rencontre Usep sport boules… Tel était le programme du rassemblement qui, du 8 au 11 juillet à Sainte-Croix (Ain), a réuni pour la première fois des formateurs nationaux et des responsables régionaux de la formation avec le souci de mieux décliner celle-ci dans les territoires.

Geoffroy Noir, vous êtes vice-président de l’Usep en charge de la Vie pédagogique, de la Recherche et de la Formation : pourquoi avoir réuni sur un même temps des formateurs nationaux et des responsables régionaux de la formation ?

Ce rassemblement, qui a réuni 9 responsables régionaux et 13 formateurs nationaux autour de l’équipe de formation, a été imaginé après l’annulation, l’hiver dernier, en raison de la crise sanitaire, des deux rassemblements s’adressant à chacun de ces publics. Mais ce format inédit répond aussi à la volonté de faire des régions les pilotes de la formation sur les territoires. Depuis quatre ans, nous avons instauré pour cela la fonction de responsable régional de formation, mais sans former à cette mission spécifique ces personnes qui peuvent aussi bien être un élu qu’un délégué départemental mais n’assurent pas forcément eux-mêmes les formations et ne possèdent pas toujours une connaissance complète de l’offre existante. Or c’est indispensable pour la décliner sur son territoire.

Les temps étaient-ils communs ?

Pas tous, mais un bon nombre oui, comme sur la dynamique 2024. Ce rassemblement a mis en évidence la complémentarité entre les deux publics, avec cet objectif de mieux décliner le plan national de formation en organisant des cessions de formation au niveau régional.

Vous avez cité la dynamique 2024 : comment la formation peut-elle soutenir cette « dynamique » qui peine à s’enclencher ?

Indissociable du projet de mandature, cette a en effet été entravée par le Covid. Mais les actions engagées sur les territoires dans ce contexte ont d’autant plus de chances d’aboutir et de prendre de l’ampleur si elles sont soutenues par la formation. Nous avons présenté de façon plus détaillée qu’à l’assemblée générale l’outil interactif « En Juin, les enfants font leurs jeux », en invitant les formateurs et les responsables régionaux à l’enrichir de documents-ressources supplémentaires. Par exemple avec une rencontre sportive associative olympique en famille, imaginée par un comité autour de l’activité disc-golf en intégrant toutes ses dimensions : pratique sportive, échanges et débats, implication des enfants, communication…

Un temps était consacré à l’École académique de la formation continue : de quoi s’agit-il ?

C’est la nouvelle appellation donnée à l’offre de formation continue, qui se veut davantage diplômante et ouverte dans chaque académie à l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, et pas seulement aux enseignants. Les formateurs nationaux et les responsables régionaux ont été confrontés au cahier des charges de ce format qui passe à 25 heures, en tâchant de répondre à la question suivante : « Si je devais déposer un module de formation, quels contenus proposer pour se former à l’animation d’une rencontre sportive associative, en lien avec l’EPS, les 30 minutes d’activité physique quotidienne, les enjeux de santé et l’éducation à la laïcité dans le cadre du parcours citoyen ? » Là aussi, l’idée était de s’appuyer sur ce qui a déjà été formalisé par certains comités Usep, afin de les adapter à ce nouveau cadre académique.

Et la « carte heuristique, espace de mutualisation » ?

C’était un serpent de mer de la formation Usep ! Trier et catégoriser les formations déjà conduites par des comités auprès de nos différents publics (enfants, adultes, animateurs, formateurs) : « Je veux mener une formation, qu’est-ce qui a été déjà fait afin que je m’en inspire ou que je le reproduise, sans avoir besoin de tout réinventer ! ».

Un temps commun a également porté sur les formations partenariales, qui ont parfois du mal à être déclinées sur les territoires…

Nous avons rappelé les formations déjà existantes et présenté celles finalisées en mai avec la Fédération française de rugby d’une part, les fédérations associées au « rouler-glisser » (roller et skateboard, sports de glace et hockey sur glace) d’autre part. Nous avons rappelé le cahier des charges de ces formations de 6 à 12 heures, pensées pour un public mixte d’animateurs Usep et de cadres des fédérations sportives, avec pour finalité l’organisation de rencontres Usep. Et, en effet, là aussi leur mise en place a été ralentie par la crise sanitaire. À cela s’ajoute parfois la difficulté de trouver sur son territoire l’interlocuteur fédéral intéressé et motivé pour mettre en place ces formations mixtes.

Un tel format de rassemblement, avec des temps communs aux formateurs nationaux et aux responsables régionaux de la formation, sera-t-il reconduit ?

Ce serait d’autant plus pertinent que nous travaillons à l’évolution du parcours des formateurs nationaux, avec le souhait qu’ils puissent s’engager dans une mission de référent et de personne-ressource sur un dossier en particulier.

Pour finir, quelle a été la teneur de l’intervention de la présidente de l’Usep, Véronique Moreira ?

C’était un point d’actualité qui a notamment porté sur les 30 minutes d’activités physique quotidienne, dont la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, fait une priorité. Véronique Moreira a également fait part de l’entrevue qu’elle et le nouveau directeur national de l’Usep, Jérôme Vandenabeele, ont eu vendredi 8 juillet avec Luc Pham, conseiller sport de Pap Ndiaye. Luc Pham a fait part à la présidente de l’Usep de la volonté du ministre de l’Éducation nationale d’interroger en septembre les enseignants sur leurs besoins en formation. Pour l’Usep, l’enjeu est d’y répondre en articulant l’EPS, les 30 minutes d’activité quotidienne et l’éducation à la santé avec le développement du sport scolaire.

 

Demain, une rencontre Usep sport boules

Les boules ont été la principale activité sportive pratiquée lors de cette formation, en lien avec le travail partenarial entamé dans l’Ain avec la Fédération du sport boules, qui développe la pratique de la « boule lyonnaise ». À ne surtout pas confondre avec la pétanque ! Les stagiaires ont expérimenté la rencontre sportive association Usep, sur la base d’un document coconstruit, et ont fait part de leurs retours pour améliorer celui-ci. Ils se sont également mesurés lors d’une opposition par équipe à distance autour d’un parcours aquatique et d’un parcours d’orientation.