Labellisée Génération 2024 depuis 2019, l’école des Pommaries d’Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie) est présente sur tous les rendez-vous de l’année, avec une sensibilité particulière à l’égard du handisport. Trois classes ont aussi développé un projet commun inspiré par la géographie locale et rythmé par les grands événements sportifs de la saison 2020-2021 : Tour de France, Vendée Globe, Mondial de handball… Et si, entre fermeture des gymnases et annulation des classes de neige, le programme n’a pu être respecté à la lettre, les enfants ont conservé une pratique physique et sportive durant toute l’année.

Marie-Cécile Peironne, l’école dont vous êtes directrice possède le label Génération 2024 depuis septembre 2019. Pourquoi l’avoir demandé ?

Tout d’abord, la pratique physique et sportive a toujours été à l’honneur à l’école des Pommaries1, qui est affiliée à l’Usep depuis plus de vingt ans. Ensuite, il y a deux ans une collègue et moi avons participé avec nos élèves de CM2 à une « classe olympique » de cinq jours, organisée par l’Usep et le comité olympique (Cdos). Le conseiller pédagogique départemental EPS nous a alors suggéré de demander ce label. Nous respections déjà en grande partie le cahier des charges, nous a-t-il expliqué.

Comment cette labellisation s’est-elle traduite la première année ?

Nous avons donné davantage de relief à la Journée nationale du sport scolaire, puis insisté sur la dimension handisport lors de la Semaine olympique et paralympique. Nous avons profité de l’opportunité de faire rencontrer des athlètes2 aux enfants, parallèlement à la pratique du volley assis, de la boccia ou de la course en aveugle. En parallèle, nous avons évidemment continué de participer aux rencontres Usep, et notamment aux opérations « Handballons-nous ! », « Escrimons-nous ! » et « L’athlé ça se VIE ! ».

Cette année, deux CE2 et un CM1-CM2 ont mené un projet spécifique…

Trois enseignantes qui s’entendent bien ont en effet souhaité s’appuyer sur ce label Génération 2024, dont je leur parlais beaucoup, pour mener ensemble un projet articulé autour de temps forts. L’idée, c’était que la pratique en EPS et les autres apprentissages – géographie, littérature, mathématiques, éducation à la citoyenneté et au développement durable… – fassent écho à l’actualité sportive : le Tour de France, le Vendée Globe, le Mondial de handball en Égypte, le championnat du monde de ski alpin… Avec, à chaque fois, la venue d’un athlète de haut niveau pour incarner la discipline support.

Ce programme a-t-il pu être réalisé ?

En bonne partie, oui. Celui du cycle vélo, programmé en septembre, durant le Tour de France, l’a été intégralement, avec des ateliers organisés sur un espace public proche de l’école3. Et l’ancien coureur professionnel Jean-Eudes Demaret est venu rencontrer les enfants. Par la suite, il a fallu s’adapter à un protocole sanitaire plus contraignant, qui toutefois n’a pas empêché les enfants de suivre le Vendée Globe et de participer à une course d’orientation. En revanche, la course longue envisagée au bénéfice de l’association Initiative Cœur, portée par la navigatrice Samantha Davis, a été remplacée par une action plus modeste, sous la forme d’une boîte contenant de petits cadeaux remis aux sans-abris à Noël par le truchement de l’association Un geste, un sourire.

Et les autres rendez-vous ?

Les gymnases ayant été fermés début janvier, juste avant le début du Mondial de handball, la pratique s’est déroulée en plein air, mais elle a eu lieu… La classe de neige accompagnant le championnat du monde de ski alpin a aussi été annulée au dernier moment. À la place, les enfants ont participé à une course d’orientation en raquettes sur le plateau des Glières avec l’Usep. Et nous espérons pouvoir maintenir le cycle nautisme prévu au printemps.

Comment le label a-t-il été décliné cette année pour les autres classes ?

Les enfants ont beaucoup planché sur le handisport et la naissance du paralympisme. Les deux CM1 et les deux CM2 travaillent ainsi avec la journaliste Sophie Greuil à la réalisation d’un journal complet sur ce thème, en lien avec la Semaine olympique et paralympique, qui chez nous a été décalée et s’est prolongée jusqu’à fin mars avec des ateliers handisport mis en place dans le parc Vignières, tout proche, avec l’appui de l’association Tous Cap. Et, pour la journée olympique du 23 juin, nous espérons organiser la rencontre athlétisme annulée l’an passé. Cela sera synchrone avec les Jeux d’été, où l’athlétisme est la discipline reine. D’ici là, nous allons proposer aux enfants des randonnées le long du lac, entre milieu urbain et milieu naturel, et utiliser au maximum le parc voisin pour maintenir une activité sportive tant que les gymnases restent fermés. Sinon, nous avons ressortis les malles avec ballons, cerceaux, cordes à sauter et allons bientôt reprendre les défis-récré.

Et l’an prochain ?

Nous hésitons à nous projeter si loin… Ce qui est sûr, c’est que nous proposerons un cycle vélo complet pour tous les enfants, du CP au CM2.

Au final, le label Génération 2024 a-t-il renforcé la pratique sportive dans l’école ?

Clairement, oui. C’est ce label qui a donné aux trois enseignantes l’idée de s’engager dans leur projet commun. Les liens tissés avec le Cdos et la possibilité de solliciter des athlètes paralympiques nous ont aussi permis de mettre encore davantage l’accent sur la sensibilisation au handicap et d’enrichir ainsi le parcours citoyen de l’élève. C’est un plus qui vient s’ajouter au calendrier des rencontres Usep et aux les valeurs qu’on y cultive : le respect des règles et des autres, la connaissance de son corps et la maîtrise de soi…

Et qu’en pensent les parents ?

Ils sont ravis que l’école reste sportive et dynamique, en dépit de tous les protocoles qui se succèdent ! Et ils sont informés de tous nos projets à travers les vidéos mises en ligne sur le site de l’école et sur la chaîne Génération 2024 hébergée sur la plateforme PeerTube.

(1) Située à Annecy-le-Vieux, elle réunit 335 élèves pour 13 classes.

(2) Comme Jordan Broisin, membre de l’équipe de France de ski handisport.

(3) Avec l’appui de la municipalité, l’aide du comité départemental de la Fédération française de cyclisme et la participation de la Police municipale pour l’aspect sécurité routière.