Comment, dans la foulée du défi collectif « Tous vers Tokyo », prolonger la mobilisation des associations Usep observée durant la 5ème édition de la Semaine olympique et paralympique ? Sur quelles actions appuyer l’événement national Unis’vers 2024 ? Bilan prospectif avec Philippe Delamarre, animateur du groupe de travail Dynamique 2024.

Philippe Delamarre, pour les associations Usep, le fil rouge de la Semaine olympique et paralympique 2021 était le défi collectif « Tous vers Tokyo » : a-t-il été relevé ?

Oui ! La performance collective des enfants devait leur permette d’effectuer les 19 000 km qui séparent Paris de Tokyo. Ce vendredi matin, nous en étions à près de 25 000 kilomètres parcourus, pour 50 000 enfants engagés1. Ils sont donc repartis du Japon et se trouvent actuellement en Polynésie, du côté de la vague de Teahuppo, à Tahiti, où se dérouleront en 2024 les épreuves de surf. Peut-être finirons-nous par revenir à Paris en bouclant un tour du monde… Ce symbole a été bien compris des enfants et des enseignants. Un collège de CP glissait en commentaire : « Tokyo, on arrive ! » Ce dispositif ouvert, à décliner chacun à sa façon, de la petite section au CM2, a fonctionné comme nous l’espérions.

Au-delà, quel premier bilan tirez-vous de cette édition 2021 contrariée par le contexte sanitaire ?

Je le résumerai par cette expression : « l’enthousiasme, malgré » : malgré un protocole contraignant, un climat anxiogène et une météo pas très favorable, les collègues se sont engagés avec enthousiasme2. Une professeure des écoles de cours moyen nous a dit : « Mes élèves n’ont jamais eu autant envie de se surpasser. » En moyenne section de maternelle : « Ils ont adoré la course aux bouchons, et en ont redemandé ! » En CE1 : « Merci pour votre initiative, mes élèves ont pris goût aux défis sportifs. »

Je retiens aussi la prise de conscience générale de la nécessité de faire davantage d’activité physique. La recommandation de l’OMS, c’est au moins une heure d’activité physique par jour. Dans cet esprit, il est indispensable de dépasser l’existant : 3 heures d’EPS partout, la possibilité pour chaque enfant qui le souhaite de faire du sport scolaire, et des liens plus étroits entre l’Usep et les fédérations sportives. C’est à ces conditions que l’on pourra agir durablement pour que chaque jeune soit bien dans son corps et dans sa tête !

La dimension handisport semble plus présente chaque année : comment l’expliquer ?

Parce que cette semaine est le seul grand événement qui, dans son titre même, donne toute sa place à la dimension paralympique. Ensuite, l’inclusion est au cœur de notre mouvement. Le défi « Tous vers Tokyo » intégrait – y compris dans l’affiche – cette dimension paralympique, et nous proposions à l’appui de nombreuses ressources. Pour les enseignants, c’est l’occasion de sensibiliser les enfants au handicap à travers la découverte de pratiques handisports, l’échange avec des para-athlètes, ou encore une rencontre partagée avec les élèves d’un établissement spécialisé. C’est de l’éducation à la citoyenneté.

Comment l’événement national Unis’Vers 2024 va-t-il à présent accompagner cette dynamique ?

Nous y réfléchissons au sein du groupe de travail Dynamique 2024, qui compte quatre délégués départementaux, hommes et femmes, avec le souci que ces actions soient initiées au plus près des associations. Comme pour la Semaine olympique et paralympique et « Tous vers Tokyo », l’idée c’est « partout et ensemble », en espérant que d’ici la Journée olympique du 23 juin il sera possible de brasser les écoles et les enfants. Ensuite, allons-nous proposer un thème ? Par exemple une fête des relais où chaque association serait libre d’imaginer le sien ? Cela se décidera collégialement. Et au-delà des symboles et de la formule retenue, ce qui importe avant tout c’est de développer la pratique physique et sportive des enfants.

(1) Chiffres définitifs : 54 584 enfants engagés au sein de plus de 2 700 classes, pour 65 584 km parcourus. Un diplôme en fait foi.

(2) Au total, les associations Usep ont déposé 589 actions, soit 38 % de l’ensemble des projets, 72 % de ceux des fédérations scolaires et universitaires (Usep, UNSS, Ugsel, FFSU) et 80 % de ceux des écoles.