Plusieurs groupes de travail concourent à faire évoluer la rencontre sportive associative, dont le concept a été forgé il y a quatre ans. Son ambition, rendre la pratique sportive indissociable de l’engagement associatif des enfants en les impliquant dans les tâches d’organisation, n’a pas changé. En revanche, elle peut s’ouvrir à davantage de classes et s’enrichir des innovations de la e-rencontre, souligne la présidente de l’Usep, Véronique Moreira.

Véronique Moreira, plusieurs GT contribuent à l’objectif visant à « faire évoluer la rencontre sportive associative » : en quoi cela est-il nécessaire aujourd’hui ?

Tout d’abord, si son concept fait l’unanimité, la rencontre sportive associative reste à déployer plus largement sur le terrain.

Ensuite, la rencontre sportive associative a été imaginée à une échelle réduite, jugée plus propice à la prise de responsabilités : deux classes, par exemple. Mais cela est réducteur. La rencontre sportive associative doit pouvoir concerner un effectif plus nombreux : trois, quatre, cinq classes ou davantage.

Parallèlement, le confinement a fait émerger le concept de la e-rencontre et ses formats innovants, avec des ateliers ou des défis sportifs simplifiés que les enfants mettaient eux-mêmes en place, et aussi l’implication des parents. Comment enrichir la rencontre sportive associative de ce qui a été développé pendant les e-rencontres ? C’est l’objet du GT « Rencontre sportive associative et e-rencontre », qui devra aussi prendre en compte le Manifeste des enfants pour rendre ceux-ci davantage acteurs de leurs pratiques.

Un GT réunit « Développement durable, santé et lutte contre les violences ». Si les deux premières thématiques ont déjà fait l’objet de groupes de travail, c’est la première fois que la troisième est ainsi identifiée…

Cette dénomination fait écho à la prise de conscience nationale qui a suivi les témoignages de sportives et de sportifs ayant subi des violences sexuelles de la part d’entraîneurs. La ministre des Sports s’est fortement engagée sur ce dossier et l’Usep s’inscrit d’autant plus naturellement dans cette démarche que l’enfant a toujours été au centre de nos attentions, et la préservation de son intégrité notre priorité absolue. En outre, les statistiques font apparaître que la plupart des sportives et des sportives ayant subi des violences étaient mineurs à l’époque des faits, et souvent âgés de moins de 12 ans, ce qui correspond à notre public.

L’Usep entend donc prendre part à cette mobilisation collective. Tout d’abord en contrôlant, à l’instar des autres fédérations, l’honorabilité de ses animateurs adultes, même s’il s’agit principalement d’enseignants déjà contrôlés par l’Éducation nationale. Ensuite, en sensibilisant à la lutte contre les violences dans ses formations, et notamment savoir repérer les signaux de maltraitance que sont, chez un enfant, le fait de devenir brusquement agressif ou de ne plus s’exprimer. Même si ces violences ne se déroulent pas au sein de l’Usep, nous sommes susceptibles de retrouver parmi notre public des enfants qui en sont victimes.

Le troisième GT associé à la rencontre sportive associative concerne les « pratiques inclusives »…

En ce domaine, il faut toujours travailler à améliorer l’accueil de tous les enfants sur nos rencontres, quelles que soient leurs singularités. Mais il s’agit aussi de partager notre démarche : de plus en plus de partenaires sont intéressés par celle-ci et par l’expérience acquise en une quinzaine d’années. Il faut que nous puissions faire valoir notre capacité à interroger l’inclusion sur nos rencontres.