​Faute de pouvoir organiser actuellement des rencontres sportives scolaires en brassant les enfants, les comités Usep ont imaginé des formules adaptées recourant souvent aux outils numériques. Dans la mesure de leurs moyens humains, ils proposent également d’intervenir dans les écoles pour continuer à finaliser des cycles d’EPS. C’est le cas en Dordogne, notamment en maternelle.

Gaël Lassalvetat, vous êtes délégué Usep de Dordogne : comment avez-vous adapté votre offre de rencontres en maternelle au protocole sanitaire en vigueur dans les écoles ?

« De novembre à fin janvier, nous avons l’habitude de proposer des rencontres courir-sauter-lancer pour 4 à 6 classes venant généralement de deux ou trois écoles différentes. Impossible cette année avec l’interdiction de tout brassage… Mais comme les collègues ont maintenu les cycles d’apprentissage en EPS correspondant à ces rencontres, nous avons proposé des interventions conçues pour trois classes qui se succèdent sur une demi-journée. Nous arrivons avec notre matériel et toute une mise en scène autour des personnages de l’histoire du Château de Radégou, avec lesquels les enfants ont pu se familiariser auparavant. Pas besoin de se déplacer en autocar : le gymnase voisin ou la salle des fêtes suffit, si la municipalité veut bien l’ouvrir… Cela ressemble à une rencontre Usep, la confrontation et l’échange avec d’autres enfants en moins.

Combien de classes ont-elles répondu ?

Près des trois quarts dans les circonscriptions autour de Périgueux où j’interviens. De ce fait, avec les trois enseignants disposant d’une décharge d’une journée pour animer les autres secteur Usep, nous multiplions les interventions. C’est inévitable, puisque touchons moins d’enfants à chaque fois !

Et pour les autres cycles ?

Nous proposons des activités d’extérieur, course d’orientation ou randonnée pédestre, en conservant l’organisation de nos rencontres mais en faisant là aussi se succéder les classes. Parfois, on peut les réunir en même temps, en veillant à ce que les enfants ne se croisent pas. Chacun d’entre nous propose aussi la découverte d’activités. Du biathlon associant course et tir à l’arc, du badminton ou du frontball, version simplifiée de la pelote basque.

Quelle proportion d’associations et d’enfants ces différentes actions touchent-elles ?

Nous ferons les comptes plus tard, mais disons un bon tiers. La plupart des enseignants sont demandeurs car nous apportons une plus-value à travers nos compétences et la mise à disposition de matériel. D’autres déclinent la proposition et nous disent : « Ce qu’on aime, ce sont les vraies rencontres, avec d’autres écoles. » On les comprend aussi. Et puis il y a ceux qui ne se sont pas réaffiliés… Mais pour tous les autres, nous espérons reprendre notre programmation habituelle après les vacances d’hiver.

Christel Imbertie, vous enseignez en maternelle à l’école de Bassillac, près de Périgueux : qu’apportent ces interventions Usep ?

« C’est un plus, un accompagnement bienvenu. Nous sommes trois enseignantes de maternelle, et si cette rencontre n’en était pas tout à fait une, ce fut l’occasion de travailler sur le même support d’activité, en échangeant entre nous et en s’appuyant sur les outils et les jeux adressés par l’Usep. Ensuite, les enfants se sont intéressé aux personnages de l’histoire et nous avons pu balayer les objectifs identifiés à travers les compétences « agir, s’exprimer comprendre à travers l’activité physique ». Bien sûr, c’est plus motivant et plus riche de se mêler à d’autres classes. Néanmoins ce rendez-vous donnait un but aux enfants. Pour eux, il était important d’aller ce jour-là au gymnase. Ils y ont trouvé un environnement inhabituel, et une personne qu’ils ne connaissent pas les a entraînés dans l’activité. Ils étaient fiers de montrer ce qu’ils savent faire. De leur côté, les parents accompagnateurs ont vu leurs enfants en action, et pu porter un regard sur notre travail. »