L’Usep du Val-de-Marne a débuté l’année avec des défis nature en forêt de Fontainebleau qui ont concerné plus de 3 000 enfants et incité les associations à se réaffilier. L’offre de rencontres sera ensuite adaptée aux contraintes sanitaires à chaque période scolaire, explique le délégué départemental, Éric Piedfer-Queney.

Éric Piedfer-Queney, l’Usep Val-de-Marne a programmé des rencontres « Défi rando nature » quotidiennes dès la mi-septembre : est-ce votre calendrier habituel de début de saison ?

Pas tout à fait. Nous programmons généralement ces rencontres en deux temps, à la rentrée scolaire puis au printemps. Cette année, nous avons décidé de porter d’emblée tous nos efforts sur la pleine nature : le protocole sanitaire étant plus facile à respecter en plein air, nous étions sûr de pouvoir les maintenir. Elles ont débuté le 14 septembre, une dizaine de jours plus tôt que d’habitude, avec un rythme quotidien et une jauge parfois portée de quatre à six classes. Grâce à la mobilisation de nos bénévoles, nous avons pu proposer 21 journées. Nous avons aussi programmé nos réunions d’information dans les écoles dès le 3 septembre, ce qui nous a permis de faire tout de suite le plein. Au total, nous aurons accueilli 2 500 enfants, plus 500 autres sur trois rencontres Le Petit Poucet, tournées vers l’orientation.

Ce volontarisme était aussi un message adressé aux associations…

C’est une façon de souligner l’apport de l’Usep. Les défis nature sont particulièrement appréciés et cette programmation renforcée s’est accompagnée d’une aide aux transports inédite. Il est indispensable de disposer d’un car pour amener les enfants en forêt de Fontainebleau, et nous avons dégagé 10 000 € pour aider les associations ne bénéficiant ni de bus municipaux ni du report de crédits non dépensés pendant le confinement. C’est plus que l’enveloppe pour toutes nos rencontres les années précédentes. L’engouement pour nos défis rando traduit donc à la fois l’envie de sortir de l’école et ce coup de pouce aux transports. C’était aussi une stratégie de notre part. En Val-de-Marne, nous n’imposons pas la licence Usep pour tous les enfants sur nos rencontres de masse. Mais sur les défis nature oui, pour une question d’assurance, le pique-nique du midi étant hors temps scolaire. Nous avons pris l’engagement que toute association pourrait inscrire des classes à nos rencontres de pleine nature. Cela a été un accélérateur pour l’affiliation et les adhésions.

Vous attendez-vous néanmoins à une chute de vos effectifs licenciés ?

Inévitablement, la crise va nous faire perdre des associations, mais elle va peut-être nous faire gagner en notoriété, et aussi en reconnaissance auprès de beaucoup d’autres, qui nous savent gré de continuer à proposer des activités physiques, sportives et culturelles en ces temps difficiles. Nous réunissions l’an passé une cinquantaine d’associations et plus de 10 000 licenciés. Cette année, au moins 3 000 licences sont déjà en conformité, et environ 80 % des associations se sont réaffiliées. Nous ne craignons pas une hémorragie, plutôt la défection d’associations moins motivées, moins engagées. Mais l’attachement des autres en sera peut-être renforcé.

Comment avez-vous adapté vos rencontres et votre calendrier aux contraintes sanitaires ?

Nous avons décidé de revoir les choses à chaque période de vacances. En novembre-décembre, nous proposerons ainsi nos rencontres d’endurance « 1, 2, 3, courez, volez ! », en les réservant exclusivement aux classes Usep. Nous allons également modifier le formulaire d’inscription pour ne réunir sur les temps de course en commun que des classes autorisées à être brassées entre elles : selon l’organisation des récréations dans les écoles, c’est parfois tous les CP, tous les CE1… Nous réunirons moins d’enfants, peut-être seulement 3 000 ou 4 000 contre 14 000 d’habitude, mais les Usépiens auront leurs rencontres, avec des protocoles validés par la direction académique.

Comment cela ?

Pendant le confinement, nous avons réfléchi aux contraintes que nous pourrions avoir à prendre en compte, avec plusieurs niveaux de protocole. Nous avons laissé de côté les sports collectifs, mais pour le tir à l’arc, la course d’orientation, le curling ou les défis nature, nous avons établi des protocoles prévoyant par exemple le lavage des mains en plein air avec du savon liquide et un système de pulvérisateur, et les avons fait valider par la direction académique. Cette anticipation nous permet de basculer d’un dispositif plus ou moins contraignant à l’autre. Si demain il faut passer en niveau 3, comme à la sortie du confinement, avec interdiction de tout partage de matériel, nous savons le faire. C’est lourd, mais cela permet de maintenir l’activité, tout en donnant des garanties à l’institution, aux parents d’élèves et aux enseignants.