Femmes et sport : à quand l’égalité ? Invitée du colloque organisé sur ce thème par le laboratoire d’idées Sport et citoyenneté, Véronique Moreira a expliqué comment le sport scolaire Usep aide les filles à s’engager dans les pratiques physiques.

Comment favoriser l’égalité filles-garçons à travers les activités sportives proposées aux écoliers ? C’est ce que s’est attachée à expliquer la présidente de l’Usep, invitée lundi 18 décembre au colloque organisé par le laboratoire d’idées Sport et citoyenneté à l’université Paris-Diderot.

Participant à une table ronde sur «le sport au cœur de l’éducation», Véronique Moreira a posé la question du genre dans les activités physiques et sportives. Elle a insisté sur leur «nécessaire variété» et les notions de «plaisir» et de «jeu», afin de ne pas survaloriser les valeurs «de puissance, d’affrontement et de compétition», qui restent généralement attachées au sport.

La mixité ne suffit pas

Car il ne suffit pas de proposer une pratique mixte. Il faut aussi aider chaque enfant, et tout particulièrement les filles, à prendre confiance en soi, sans stress et sans la pression du regard des autres ou de leur jugement. C’est pourquoi, dès la maternelle, l’Usep recueille les ressentis les enfants. «Nous savons aussi que les filles ont besoin d’être encouragées et qu’elles sont sensibles au collectif et au sens de la solidarité », a expliqué Véronique Moreira.

Sur les rencontres Usep, les enfants assument aussi les rôles d’organisateur ou d’arbitre. Or, « permettre aux filles de prendre des initiatives, n’est-ce pas les inciter à prendre ultérieurement des responsabilités dans les clubs sportifs ? ». Quant aux débats à visée philosophique qui accompagnent les rencontres, ils abordent souvent les stéréotypes de genre à travers des questions comme : «Y a-t-il des sports réservés aux filles et d’autres aux garçons ?» Une question particulièrement pertinente en marge d’une rencontre rugby par exemple…

Continuité des pratiques

Sport «viril» par excellence, le rugby permet aussi illustrer l’enjeu de la continuité du parcours sportif des élèves : un parcours qui fut au cœur des échanges entre la présidente de l’Usep, son homologue du Sport universitaire et les représentants de l’Éducation nationale et de l’UNSS (Union nationale du sport scolaire). «Pourquoi les filles s’engagent-elles avec enthousiasme dans la pratique du rugby à l’école, mais ne poursuivent pas au collège ?» s’est notamment interrogée Véronique Moreira.

Évidemment, la réponse n’est pas simple. Pas plus que ne l’est le passage à l’adolescence chez les jeunes filles. C’est justement pourquoi, afin de faire avancer l’égalité femmes-hommes dans le sport, l’Usep prépare le terrain dès l’enfance.