Trois points de vue sur l’orientation en maternelle

De mars à mai, l’opération À l’Usep, la maternelle entre en JEU ! propose de composer des rencontres orientation en piochant dans la boite à outils nationale. Retour d’expérience de trois enseignantes de Côte-d’Or, Deux-Sèvres et Saône-et-Loire.
« Aussi une découverte pour nous, les enseignantes »
Marion Clerc dirige l’école maternelle de la Colombière à Dijon (Côte-d’Or) et enseigne en petite section.
« Mes collègues et moi n’imaginions pas que l’on puisse faire de l’orientation dès la maternelle. Mais aujourd’hui ce n’est plus une découverte : nos classes de petite, moyenne et grande section vont participer à leur troisième rencontre, sur un terrain de foot stabilisé que nous rejoignons en autobus. Ce qui est appréciable c’est le côté clé en main, avec du matériel dont nous ne disposons pas à l’école, et bien sûr la rencontre d’autres enfants : ils sont bien 150 à chaque fois !
Nous préparerons la rencontre un mois à l’avance, à raison de deux séances par semaine, afin que le jour J les enfants connaissent déjà les consignes et soient tout de suite dans le jeu. Un atelier qui marche très bien c’est « le zoo » : du départ à l’arrivée, l’enfant suit un chemin de couleur sur lequel il rencontre des images d’animaux et doit dire à la fin celui qui manque parmi ceux qu’on lui montre. Il y est fait appel à plusieurs compétences : connaître sa couleur, suivre son chemin, identifier l’animal et le nommer, s’en souvenir et verbaliser.
Au lendemain de la rencontre, on fait un débrief en classe en utilisant les photos prises par les parents, avec des temps de langage. Il nous arrive aussi de prolonger la rencontre lors des ateliers motricité.
Cette année ce sont les mêmes ateliers, mais la commission maternelle qui se met en place en Côte-d’Or va travailler à renouveler, améliorer et amplifier les activités. L’an prochain, il devrait donc y avoir du nouveau ! »
« Des ateliers répartis dans l’enceinte du château »
Adeline Chaigne dirige l’école de la Marelle à Bressuire (Deux-Sèvres) et enseigne en moyenne section.
« Comme les précédentes, notre rencontre orientation réunira une centaine d’enfants sur une journée entière, dans l’enceinte médiévale du château de Bressuire. Celle-ci est vaste et sécure, avec des espaces variés – cour du château, plaine herbeuse, allée arborée, jardin aromatique – suffisamment éloignés les uns des autres pour mener nos 8 ateliers en toute tranquillité.
Pour les choisir, deux mois à l’avance nous nous sommes réunies avec mes collègues de Terves, Faye-l’Abbesse et Noireterre, et nous avons pioché dans la boîte à outils de l’Usep. Chacune prépare ensuite l’atelier de son choix puis l’anime lors de la rencontre, avec des adaptations selon le niveau des enfants.
Pour ma part, j’ai choisi un atelier où ils doivent suivre des empreintes d’animaux et les identifier. Cela fait écho au thème d’année de l’école : les animaux en général, et ceux de la ferme en particulier. En revanche, à la différence des autres rencontres Usep, où nous travaillons l’activité support en amont, pour les enfants ces jeux seront une découverte : je trouve que c’est dans l’esprit de cette rencontre orientation. »
« Une activité que je ne pourrais pas animer seule »
Valérie Doré-Noguès enseigne en petite et moyenne section dans la seule classe de l’école en RPI de Leynes (Saône-et-Loire).
« Les deux rencontres auxquelles j’ai participé associaient les deux premiers volets de l’opération maternelle, jeux d’opposition et jeux d’orientation. C’est principalement lié au problème des transports pour les écoles rurales. L’an passé c’était sur une journée entière, mais pour les enfants de petite section il fut difficile de se passer de sieste. Sur la rencontre à trois classes à laquelle nous avons participé cette année, le format a été ramené à une grosse demi-journée.
Les jeux opposition étaient pratiqués à l’intérieur du gymnase de Leynes et ceux d’orientation à l’extérieur. Il y avait par exemple un parcours avec des plots cachant des animaux dont il fallait retenir le nom, et un parcours à l’aveugle où l’on est guidé par un camarade qui vous informe des obstacles, et où pour finir on plonge la main dans un petit sac pour identifier au toucher des figurines d’animaux. C’est peut-être l’atelier que les enfants ont préféré !
Sans ces rencontres, je n’aurais jamais pratiqué l’orientation. Seule enseignante d’une école à classe unique, je me sentais peu à l’aise : même dans un espace clos, comment garder l’œil sur tous les élèves ? Mais après avoir vécu ces deux rencontres, je me sens rassurée et cela me donne des idées, y compris celle de mettre en place moi-même un cycle orientation. »
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